dimanche 12 mai 2013

Acte manqué

Mardi 30, je devais normalement passer une coloscopie sous anesthésie générale. Parce qu'on n'arrive plus à soulager durablement les poussées, il fallait voir exactement à quel point j'étais atteinte. Les médicaments ne faisant plus assez effet, nous envisagions un changement de traitement pour début juin. Traitement suffisamment lourd pour que se pose la question de savoir si on pourrait envisager un petit deuxième. Ma gastro-entérologue dit qu'une grossesse sous Rémicade est possible. Mais une de mes amies traitée sous Anti-TNF alpha m'a dit que son médecin à elle lui avait clairement dit que ce n'était même pas envisageable.
Dilemme...
Est-on prêt pour un désir d'enfant, à mettre en péril la santé de ce petit bout?
Sachant que ma fille a déjà subi ceci (autre traitement, avec apparemment aucun risque). Serais-je prête à prendre le risque à nouveau?
La réponse est non. Si Rémicade il y a, les chances que nous fassions un deuxième enfant sont infimes (on n'est pas non plus à l'abri de finir par craquer...). Nous avons donc commencé à en parler un peu à nos familles, afin d'éviter les sempiternelles questions (qui font mal...) "et le deuxième, il est pour quand???"
Sachant que nous sommes en essai bébé depuis le mois de novembre mais que là, c'est passé un peu à la trappe, du fait de ma rechute...Et surtout, on en n'a pas parlé, pour ne pas donner de faux espoirs.

Et puis lundi, je me suis réveillée prise d'un doute. Je suivais le régime sans résidu depuis déjà 2 jours en prévision de ce grand moment qu'est la préparation à la coloscopie. La suite du protocole impliquait la prise de laxatif dès lundi soir, afin d'être bien propre de "l'intérieur".
Un fond d'instinct m'a mis la puce à l'oreille. J'ai donc pris ma Chips sous un bras, mon courage sous l'autre, et direction le labo. "Deux jours de retard, c'est pas grand chose...Vous êtes sûre de vouloir faire un test? Ah oui, on sait jamais, avec l'anesthésie. Vous pourrez appeler à 14h, on aura votre réponse."

Bon bah, y'a plus qu'à faire comme si de rien n'était, comme si tout ça me passait au-dessus.

11h, débordée de boulot, j'avais enfin réussi à faire abstraction, ne plus y penser du tout quand mon téléphone a sonné. "C'est l'infirmière du labo. Vous aviez raison. Le test est positif."

Oh bah mer**! Pour le coup, en fait, je ne m'y attendais pas. Tellement persuadée de m'être monté le bourrichon, je ne savais plus trop quoi penser (je suis d'ailleurs pas tout à fait sûre d'avoir réaliser). J'ai appelé la gastro-entérologue, qui m'a confirmé que l'anesthésie n'était pas possible. Par contre, colo courte, sans AG. Aïe...

Verdict : on renforce le traitement avec un peu de cortisone pendant 15 jours (suis presque au bout, là du coup!!!), en espérant que ça suffise à stabiliser pendant ce début de grossesse. Une nouvelle poussée maintenant, c'est trop risqué. On se revoit début juin, vérifier que M. Crohn reste loin, et grossesse ultra surveillée. Et je n'échapperai pas au gros traitement à la prochaine rechute.

Mais ça, je m'en fiche, ce sera après, quand j'aurais accouché...


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